« Les 10 commandements, l’envie d’aimer » : Julien Arcuri l’interprète d’Aaron

Après avoir découvert l’histoire de cette nouvelle aventure avec son producteur, Albert Cohen, nous rencontrons aujourd’hui Julien Arcuri, qui interprètera le rôle d’Aaron.

Bonjour Julien.

Pourriez-vous nous parler de votre parcours jusqu’à votre arrivée dans le spectacle ?

Ouh la, j’ai fait plein de choses depuis que je suis petit…qui n’ont pas forcément de lien les unes avec les autres. Je viens de Montpellier, j’ai 38 ans et j’ai commencé à faire des comédies musicales dans le cadre scolaire. J’étais extrêmement timide quand j’étais plus jeune et on m’a proposé un rôle dans une comédie musicale. Je devais avoir 15 ans à peu près, et c’est vrai que pour moi il était hors de question de monter sur scène. Cette personne m’a dit « tu viens faire un essai, tu montes sur scène et tu verras comment ça se passe ». Puis j’y ai pris goût doucement. Je me suis dit « tiens c’est chouette de pouvoir raconter une histoire sur scène, de pouvoir transmettre des émotions ».
Un peu plus tard, on m’a suggéré et proposé d’aller faire de l’opéra. L’opéra c’est très loin de ce que j’avais l’habitude de faire, très loin de ce que l’on écoutait à la maison. Je suis donc rentré dans une section musicale pour jeunes chanteurs, « Opéra Junior » à Montpellier, qui a pour but les familiariser avec les métiers de la scène, de l’opéra, en les mettant en contact avec des professionnels… Une section semi-professionnelle, puisque l’on a eu la chance de travailler avec des metteurs en scène d’opéra de renom comme Jean-Paul Scarpitta notamment. J’ai pu mettre mon premier pied à l’étrier à cette époque là, avec une chance d’avoir pu faire une tournée aux Etats-Unis. 

C’est une opportunité dingue cette section pour les jeunes.

C’était incroyable. Ça constitue une décision très importante dans ma vie d’artiste. Et puis on rencontre des gens passionnés de musique comme je l’étais. Ça m’a permis de m’ouvrir sur autre chose, j’ai commencé à écouter beaucoup d’opéra, à la grande surprise de mes parents, qui eux écoutaient beaucoup de Brel, du Brassens, de chanson française d’une manière générale…

Et donc ça permet l’accès à l’opéra à des jeunes qui n’en avait pas forcément les codes et les accès ?

Oui j’ai découvert que l’opéra ne s’adresse pas qu’aux personnes qui ont de l’argent, qui font partie d’une certaine classe sociale, ou plus âgés, que tout n’est pas figé comme on le voit dans les films. Ça m’a donné un autre regard sur l’opéra. Et je crois que c’est aussi le but d’Opéra Junior : montrer que c’est ouvert à tout le monde.

Finalement, vous dites que vous avez fait des choses très différentes, mais je trouve qu’il y a un fil conducteur. Parce qu’après vous êtes est passé d’opéra à opéra rock, à la comédie musicale…

Alors oui c’est vrai, j’ai commencé à chanter de l’opéra, avec ce chœur d’Opéra Junior dirigé à l’époque, par Valérie Sainte-Agathe et qui a joué un rôle important. Un jour elle m’a dit « écoute, tu devrais faire de la comédie musicale parce que je pense que tu t’épanouirais d’avantage dans ce répertoire ». Je me suis dit pourquoi pas ? Et puis après il y a un autre chef de choeur qui m’a dit «écoute la comédie musicale je te verrais bien faire ça». Donc je suis « monté à Paris ». J’ai fait une école de comédie musicale, l’école de Rick Odums, qui est un grand danseur et qui a ouvert une section de comédie musicale au sein de son académie.
Et c’est vrai qu’effectivement je me sentais plus à l’aise dans le répertoire de variété française et pop que l’on retrouve dans les comédies musicales. Par la même occasion j’ai fait la connaissance de la danse. Bon c’était compliqué hein ! Huit heures du matin en justaucorps à pratiquer la danse classique, je ne vous cache pas que c’était vraiment dur. Mais c’était quand même très intéressant parce que ça donnait un aperçu de son corps sur scène et je pense que maintenant ça me sert encore. L’ancrage au sol, et ces choses-là…
Je ne me considère pas comme un danseur mais c’est vrai que ça m’a beaucoup apporté. C’était très complémentaire par rapport à ce que j’ai pu faire avec l’opéra, c’était vraiment une formation pluridisciplinaire.

Quelle image aviez-vous des « Dix Commandements » avant d’arriver sur ce spectacle ? Parce qu’à l’époque vous aviez 15 ans ?

Oui, j’avais 15 ans quand je voyais « Les Dix Commandements » sur scène et c’était également le tout premier spectacle vivant auquel j’avais la chance d’assister. Et honnêtement, « Les Dix Commandements » pour moi, c’est au-delà d’un simple travail. C’est vraiment tout un symbole. J’ai découvert bien évidemment Daniel Levi, que j’ai commencé à suivre à partir de là, j’ai commencé à m’intéresser à ses albums, à sa musique, à son univers.
C’est LE spectacle qui m’a donné envie de faire de la scène, qui m’a confirmé que je voulais vraiment faire ce métier.

C’est une symbolique forte donc de le rejoindre aujourd’hui.

Oui vraiment. Et je ne vous le dis pas parce que je fais parti de la troupe. Et je crois que quand j’avais 15 ans, j’étais loin de me douter que des années plus tard, je passerai de l’autre côté.

Qui imaginait, il y a 23 ans que ces spectacles seraient encore là aujourd’hui.

Oui c’est sûr parce qu’en France on a moins cette culture de la comédie musicale. Ça a commencé avec «Starmania». Puis il y a eu «Notre-Dame de Paris». C’est vrai que c’est un peu parti de cette étincelle… Il y a eu ensuite «Roméo et Juliette» etc… À cette époque c’était tout nouveau. Maintenant c’est différent parce que l’on a des spectacles qui se jouent tous les soirs, comme par exemple « Le Roi Lion » à Mogador et ça fonctionne très bien. Mais c’est vrai que ça a été un grand tournant.

Pouvez-vous nous parler de vote rôle ?

Oui bien sûr, alors je vais incarner le rôle d’Aaron le grand frère de Moïse, il fait partie du peuple Hébreu, qui se trouve sous le joug des Pharaons égyptiens et il va accompagner Moïse tout au long de son parcours vers la libération de son peuple, vers la Terre Promise. 

Comment se prépare-t-on à ce rôle, qui a déjà été interprété ? On en tient compte, on se prépare différemment ?

C’est une très bonne question. Alors pour être honnête, moi ce spectacle, comme je vous l’ai dit je l’ai vu sur scène, j’ai vu le DVD… A titre personnel, j’ai décidé de ne pas le revoir. Pour me détacher un peu de ce qui a pu être fait. J’ai beaucoup de considération, d’admiration pour ce qui a été fait auparavant mais j’ai fait ce choix-là justement pour apporter quelque chose de nouveau et pour nourrir ce personnage de Aaron avec mes propres expériences en tant qu’artiste, en tant qu’homme également. Le but étant de proposer un Aaron à ma façon.

Y at-il des points communs entre Aaron et vous ?

Je me suis nourri de mon vécu justement. J’ai moi-même un petit frère par exemple et je crois que quand on est interprète, on nourrit les rôles qui nous sont confiés avec nos expériences de la vie, et notre vécu. On apporte quelque chose qui nous est propre, qui nous est cher. Moi, je me suis nourri de la relation que j’ai avec mon frère. Et la similitude elle s’est trouvée à ce niveau-là.

Et ce sera impressionnant de le jouer devant lui ?

Mon frère n’est pas dans ce métier là mais on a beaucoup chanté ces chansons, des chansons qui nous ont accompagné toute notre enfance… Quand je lui ai dit que j’allais faire partie de la troupe il a fait de ces yeux…. Il a trouvé ça énorme ! Encore une fois c’est vraiment tout un symbole donc oui je pense que ça va lui faire quelque chose.

Ce spectacle, qu’a-t-il d’identique ou de différent par rapport au premier spectacle ?

Ce qu’il a d’identique ce sont les morceaux de Pascal Obispo qui sont les mêmes, mais qui ont été réarrangés au goût d’aujourd’hui. La musique évolue beaucoup, et là 23 ans après je trouve ça intéressant de lui apporter une touche plus actuelle. Il va y avoir des inédits également.
Et pour le reste, bon, je ne peux pas tout dire… Mais la nouveauté concerne les costumes, la mise en scène, également les moyens techniques que l’on a aujourd’hui, que l’on avait pas à l’époque pour mettre en scène des spectacles.
A ce niveau ça va être totalement différent de ce qui a été fait il y a 23 ans. C’est pour ces raisons que j’emploierais plutôt le terme de création dans la mesure où l’on va remettre en lumière justement cette œuvre-là de Pascal Obispo qui est magnifique. Avec des messages dont on a vraiment besoin en ce moment quand on regarde l’actualité. Ce besoin de communier, besoin de ces messages d’amour intemporels, de se retrouver… Et ce spectacle tombe à point nommé.

D’ailleurs aviez vous aviez regardé le film avec Yul Brinner ?

Oui ! Le film qui dure 3 h, c’est ça ? Je me suis accroché d’ailleurs (rires) ! Mais c’était intéressant effectivement, de voir la vision de l’époque. Encore une fois, c’est une histoire qui est intemporelle. Et je pense que c’est même primordial et très important de se nourrir de cette œuvre là, de voir, le jeu, l’ambiance, l’univers… Ce que l’on a pu faire à l’époque, pour retranscrire cette histoire-là.

Vous êtes partis pour plusieurs mois (et le plus longtemps possible je vous le souhaite), quels sont vos projets personnels ensuite ?

Pour le moment c’est uniquement ce spectacle. Le reste est un peu en stand-by.  Je me consacre entièrement aux « Dix Commandements, l’envie d’Aimer ». On a vraiment envie de faire quelque chose de beau, de monter quelque chose qui va faire découvrir le spectacle à des personnes qui n’étaient pas là à l’époque, et le faire redécouvrir à d’autres qui ont déjà vu la première version il y a 23 ans. C’est vrai que j’ai des projets personnels, d’EP, d’album. Mais là je me consacre entièrement à ce magnifique projet.

J’ai une question un peu différente, Quel serait le commandement que vous graveriez aujourd’hui, le vôtre, ou celui qui vous parait le plus important ?

Pour moi, le plus important et j’en reviens encore à la triste actualité que l’on connait ce serait «tu ne tueras point». C’est celui qui me vient en tête de toute évidence.

J’ai une tradition pour clore mes interviews. Quelle est la question que l’on ne vous pose jamais et à laquelle vous aimeriez répondre ou dont vous aimeriez parler ?

Alors celle que l’on ne m’a pas encore posé, ce serait par exemple :  « qu’aimerais tu dire à ce jeune homme de 15 ans qui se pose beaucoup de questions, qui se demande s’il va faire ce métier un jour, et qui voit ce spectacle pour la première fois? » Voilà.

Et vous lui diriez quoi ?

Je lui dirai de faire confiance à la vie, de croire en ses rêves et que tout va bien se passer. Que la musique est un moyen de transmettre beaucoup d’émotion et qu’il faut garder ça comme un chemin de vie

Merci beaucoup. Je voudrais juste revenir sur le début de l’interview et ce que vous me disiez. Le fait que vous étiez très timide et que vous ne pensiez pas pouvoir monter sur scène. La scène est quelque chose que vous conseilleriez aujourd’hui aux enfants? On voit qu’il y en a beaucoup qui rencontrent des difficultés, victimes de harcèlement, des enfants ou qui se renferment avec tout ce qu’il se passe aujourd’hui. Vous leur conseilleriez le théâtre ou l’art, vous leur diriez d’y aller, de foncer ?

Le théâtre, pour moi à l’époque, je ne m’en rendais pas compte, mais c’était une thérapie. En fait, ça a été un moyen de m’évader on va dire et c’est vrai que je conseille grandement de faire du théâtre. Pour des personnes qui ont une certaine timidité, et qui craignent de s’assumer par exemple. Et je pense que c’est le problème que l’on a quand on est jeune de manière générale. Je vous le dis, j’étais incapable de monter sur scène. Le premier rôle de comédie musicale que l’on m’a proposé, j’ai répondu à l’époque : «moi je ne monte pas sur scène. Si vous voulez je vous enregistre ma voix, et quelqu’un d’autre fera du play-back par-dessus s’il le faut». Et c’est vrai que force est de constater que d’avoir mis les pieds sur une scène, d’avoir vu comment cela se passait, d’avoir constaté que ça pouvait plaire aux autres, que l’on pouvait transmettre des émotions, partager des choses sur scène…c’est très fort. On se rend compte que l’on n’est pas seul sur scène, que l’on construit un spectacle ensemble. A la fois on doit proposer quelque chose, mais on doit aussi être à l’écoute des autres. Et ça je pense que c’est très important et que ça pourrait aider énormément de jeunes. Cette notion de partage et de faire partie de d’un projet commun.

Merci Julien pour ce beau message de fin.

Interview réalisée par Karine G.

Allez découvrir Julien Arcuri et toute la troupe en tournée dans toute la France

Le 21 décembre 2024 à Toulouse au Zénith Toulouse Métropole

Réservation sur le site de Box Office ou au 05 34 31 10 00

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