Dove Attia et « Molière, le spectacle musical » dont tout le monde parle !

 Bonjour Dove, et merci de nous accorder cet entretien.

Pour commencer je voulais savoir comment le choix de Molière s’est imposé à vous ?

Ça s’est fait en plusieurs fois. D’abord c’était en 2005, quand j’ai fait Le Roi Soleil, souvenez-vous Molière c’est lui qui introduisait le spectacle, c’est lui qui était en voix off et qui démarre. Et quand j’écris un livret, je lis toujours la biographie des personnages. Donc soit par des livres, soit sur Internet, soit par des résumés… Et là j’ai été stupéfait d’apprendre, de découvrir la vie de Molière ! Comme tout le monde je connaissais son œuvre, mais pas sa vie et là je réalise qu’il a une vie exceptionnelle, une histoire digne des plus grands films, des amours scandaleux, il interroge la société, il y a ses ennemis, sa relation avec Lois XIV, sa dispute avec Lully, avec Corneille, ses amours ratés. Ses malheurs et ses victoires, donc une vie exceptionnelle ! Et je me suis dit c’est fou ce génie, personne ne connait sa vie. Mais à l’époque ce n’était pas le moment. Parce que je ne le sentais pas, et parce que comme les œuvres de Molière sont empreint d’un certain classicisme… même un peu chiant, on va dire entre guillemets, je repense à quand j’ai j’etais élèves, parce que c’est écrit sous la forme de longs monologues,  à l’époque c’était la grande mode, le plaisir de la langue française on adorait ça… Par contre le fond était d’une modernité incroyable. Prenez toutes ces pièces, Regardez le fond, le contenu, c’est d’une modernité incroyable, mais pas la forme…. Et donc j’ai dit, on ne peut pas se faire de manière classique, ce n’est pas possible.

Il a donc fallu que ça mûrisse.

Voilà c’est ça. J’en ai reparlé en 2013 avec quelqu’un du Palais des Sports avec qui je travaille, puis en 2016 – 17, avec des personnes à l’étranger, au Japon qui qui font mes spectacles. On a parlé de Molière. Et puis après La Légende du Roi Arthur  en 2015, j’ai arrêté parce que je faisais toujours la même chose. J’ai voyagé, j’ai découvert 3 spectacles, un plus intime avec un mode de narration très original, un 2eme, « Come From Away » de David Hein qui avait une narration totalement inédite. Et puis Hamilton de Lin-Manuel Miranda, encore là, encore nouvelle narration. Et là je me suis dit, « tiens, il y a une nouvelle manière » on peut moderniser la comédie musicale. On n’est pas obligé de tout de refaire à l’identique, que ce soit pareil depuis plus de 30 ans, on peut moderniser. Il y avait quelque chose de neuf et je me suis dit que ces influences, ces 3 spectacles, ajoutés à ce que je sais faire, en gardant mon identité, ça pourrait donner quelque chose de très original et de très moderne surtout. Bon le quadri centenaire de Molière aidant c’est revenu dans ma tête.

Je me suis dit c’est le moment c’est Molière. Voilà c’est le trajet, le chemin qu’a fait mon inconscient. Il fallait l’événement, le quadri centenaire de Molière. Il fallait aussi qu’il y ai la forme. Parce que je ne pouvais pas le faire de manière classique. Il fallait qu’il soit très moderne pour toucher les jeunes et même des moins jeunes, parce que quel que soit l’âge on n’a pas un souvenir très sexy des hommes de Molière (rires)

Et quand on voit les images du spectacle ont sent que l’on va être surpris.

Dans ce spectacle on retrouve toujours les grandes chansons à mélodie, qui ont fait le succès de Mozart l’Opéra Rock, mais tout les dialogues que je faisais avant avec un violon derrière sont remplacés par du slam, qui est sur de la musique timé. Quand l’un slame l’autre lui répond en chantant ou en parlant…ça donne une musicalité dans le dialogue et un rythme. Une modernité qui m’a moi-même surpris !

À ce point ?

Oui, j’étais surpris par le résultat franchement, alors que je l’ai écrit ! Mais quand j’ai vu pour la première fois le résultat dans un filage musical j’ai dit « oh là, ça le fait »

Quelles ont été les réactions du public ?

Avant que le spectacle ne démarre on n’était pas très bien parce que les gens…Molière, l’opéra urbain…ce n’était pas gagné. Il y a des gens qui pensaient que c’était du rap. Alors je le dis aux gens, à mon public, aux rappeurs, non, ce n’est pas du rap. C’est du slam, à la Orelsan, à la Grand Corps Malade… Pour les dialogues bien sûr. Après, ce sont des grandes mélodies pour la musique. Je dis aux rappeurs qui pensent venir voir un spectacle de rap : « ce n’est pas un spectacle de rap », je le dis surtout à eux pour qu’ils ne soient pas déçus, qu’ils ne se sentent pas trompés sur la marchandise. C’est pour ça que l’on a même changé « opéra  urbain » pour « spectacle musical », parce que il y avait une confusion. C’est un spectacle qui ressemble à mes anciens spectacles avec des grandes chansons mélodiques. Mais les dialogues sont remplacés par du slam. Voilà, c’est la différence.

Et donc vous n’étiez pas serein ?

Non, on n’était pas bien, parce qu’il y a toujours ce côté pas très sexy dans le thème. Et puis l’urbain, ça faisait peur. Et quand ça a démarré, c’était notre avant-première, on a eu une standing ovation de 1/4h ! On n’a pas compris. Je me suis dit « soyons prudents, ce sont des invités, des amis des danseurs et des chanteurs ». Et quand, 3 jours plus tard, il y a eu la première publique, le 11 novembre, là ça a été un miracle. Non seulement en retour on a eu la même standing ovation, mais ça a décollé ! On est passé du fond du classement à premier du classement des ventes toutes catégories en live.

Ca doit faire plaisir cet engouement pour Molière.

Et bien j’ai une classe de CM2 qui est venue avec leur institutrice. Il fallait voir la tête des enfants, les yeux, les regards de ces enfants, la flamme dans leurs yeux. Comme ils étaient heureux ! Et qu’est-ce qu’ils ont fait 2 ou 3 jours après ?  Ils ont demandé à l’institutrice, de leur parler de Molière.

Au début, il était défini comme opéra urbain. On avait eu avant cela Mozart en opéra rock. L’opéra revient à nouveau, quelle est cette particularité que vous aimez ?

La comédie musicale c’est une alternance entre chanson et dialogue. Comprenez, les comédies classiques de Broadway, ça chante et puis hop, on s’arrête, on parle. L’opéra est une succession de chansons, il n’y a pas de parties dialoguées, ça ne s’arrête pas pour parler. Et donc là c’était un opéra urbain, parce que le slam pour moi s’apparente au côté urbain dans le sens noble du terme. J’avais donné ce nom, mais je ne savais pas qu’il serait pris pour du rap alors qu’il n’y a pas du tout de rap dans le spectacle. Il est composé de grandes chansons mélodiques comme mes anciens spectacles et les dialogues sont remplacés par du slam et timé sur de la musique.

Mais les dialogues sur le slam, ont-ils gardé la langue de Molière ?

Oui bien sûr. C’est fait avec l’élégance de cette langue-là. Vous imaginez combien je me suis pris la tête avec mon co-auteur pour écrire ce livret! Quand vous écrivez Molière vous ne pouvez pas écrire n’importe quoi, vous ne pouvez pas faire une faute de français ou une faute de style. Il faut un langage élégant que tout le monde comprenne, mais qui donne l’impression que c’est comme ça que l’on parlait. En fait, ce n’était pas comme ça mais il faut donner cette impression. Par l’élégance et la beauté du style. Sauf pour les anachronismes, comme je l’avais fait dans Mozart l’Opéra Rock. Par exemple Monsieur le frère du Roi qui était à l’époque un excentrique et un jet setter très branché,  je me suis demandé: « comment peut-il être branché aujourd’hui ? » . Et bien je vais le faire parler en verlan et ça donne des trucs très drôles. Il contraste avec ce langage très élégant, lui qui est là, à parler le verlan. Ca provoque le rire. Et d’ailleurs je rends hommage à Ladislas Chollat qui est un metteur en scène, mais aussi un magicien, qui a fait un spectacle incroyable, d’une telle modernité, un spectacle où l’on en prend plein à la vue. On parle aux yeux mais surtout on en prend plein le cœur. Comme disait un critique « c’est une montagne russe émotionnelle », ce spectacle. On pleure, on rit, on pleure, on rit, mais on pleure à la fin surtout ! On va rire pendant tout le spectacle. Et puis on ne pleure pas de tristesse, mais d’émotion!

Est-ce que ce n’est pas ce que le public cherche aujourd’hui ? Ressentir de belles émotions ?

Oui et il cherche des spectacles « feel good ». On sort heureux ! Et si en plus de sortir heureux, on a appris quelque chose, à savoir qui était Molière, sa vie et un peu l’histoire de France du 17e siècle, c’est tant mieux

Molière en 2023, quelle est sa modernité, dont vous parliez ?

Molière était un sociologue. Il décrivait les vices les vertus son époque. Le seul problème, c’est qu’elle a duré! Ça n’a pas changé en quatre siècles, pas d’un iota. Donc Molière, pourquoi s’est-il fait plein d’ennemis?  Dans Les Précieuses Ridicules, il se moque des mondains. Ce sont les bobos parisiens d’aujourd’hui, c’est vrai. Avec L’école des femmes, il est le premier féministe de l’histoire, parce qu’il plaide le droit de la femme, au plaisir, au désir, à choisir son mari. A l’époque cela fait un énorme scandale. Une femme, elle épouse le mari choisi par son père. Et si elle ne voulait pas c’était le couvent. C’était très osé, le langage de l’érotisme pur…très très osé pour l’époque.

Les thèmes sont toujours d’actualité 400 ans après ?

Oui, prenez Le Tartuffe, il a été très loin, c’est là où le Roi le lâche alors que jusque-là il l’a soutenu. Mais le Roi était en train de négocier avec le peuple, il y a aussi les protestants… donc il ne peut pas le suivre et il interdit Le Tartuffe. Parce que cela s’attaque aux faux dévots qui exploitent des hommes par la peur, en utilisant la peur de Dieu, la peur du ciel. Et tout est d’actualité. C’est très moderne parce que la nature des gens n’a pas changé

Comment avez-vous choisi celui qui incarnerait ce Molière ? Petitom, Tom Tremblay.

Avec Ladislas, on a cherché longtemps, longtemps… D’abord il faut savoir qu’on les a cherchés et trouvés un à un, les chanteurs. Parce que nous étions tellement exigeants! Il y avait l’exigence de Ladislas au niveau de la comédie et de la justesse du personnage. Je l’étais moins avant mais là je travaille avec un grand metteur en scène de théâtre. Donc on ne peut pas se permettre d’être à côté. Alors on les trouve un à un. Et à la fin il manquait Molière! Parce que Molière, c’était qui? C’était quoi dans mon livret? Il y a 2 Molière, le Molière de l’adolescence de l’acte 1. Et puis y a le Molière de la fin de l’acte 2, et lui c’est un Jean-Paul Belmondo. C’est la générosité, la tchatche, c’est celui qui sait parler aux puissants, qui sait les séduire. Il n’a fait que ça puisqu’il a vendu ses spectacles. A l’époque, c’était quelqu’un qui pouvait parler à tous les puissants, mais un homme guidé par la passion, par l’envie d’y arriver. Avec les échecs dont il se relevait. Et il repartait. C’est un adolescent, un adolescent passionné, généreux, charismatique, solaire… Il fallait trouver quelqu’un qui chante très bien, et qui danse parce que Romain R.B le chorégraphe voulait le faire danser. Un chanteur, qui joue la comédie, avec une grande justesse et qui ait en lui ce côté un peu adolescent, un peu foufou, indépendant et en même temps le côté profond qui amène l’émotion à la fin. On l’a cherché mais pas trouvé (rires). Jusqu’à ce que Bruno Berberes, avec qui je travaille, qui a démarré avec moi dès Les Dix Commandements en 2001, le trouve au Canada! En plus c’est un circassien, vous verrez ce qu’il fait sur scène! Il a cette association : chanteur, danseur, comédien, et il est d’une générosité… Il est solaire, il est beau, il est charismatique.

Donc c’était LE Molière !

Oui mais on a mis un an et demi quand même! On s’est fait peur. On a sorti le premier single «Regardez-moi» on ne l’avait pas encore trouvé! Tout était prêt, on était à trois mois du show case et on n’avait pas Molière.

Dans le spectacle j’ai l’impression que les danseurs ont une place très importante ?

Très très importante même. Les danseurs jouent des rôles de comédie, des rôles de figuration, et ils font tout. Il n’y a pas de différence entre un danseur et un chanteur. Les chanteurs dansent, les danseurs chantent, ils font les chœurs. Parce que là aussi, la réalité de ce spectacle c’est qu’il n’y a pas 2, mais 22 micros ouverts. Il faut être conscient de la puissance du chant et les danseurs sont au même niveau que les comédiens. Je salue aussi le chorégraphe Romain R.B qui est un génie parce qu’il a fait des chorégraphies d’une modernité incroyable, qui apportent de l’émotion à la narration. Ce ne sont pas des chorégraphies gratuites. Elles apportent de l’émotion aux tableaux.

Ce spectacle était une grosse pression ?

Comment dire…ça a été dur pour nous parce que l’on a une concurrence incroyable, on a 14 comédies musicales en concurrence, des marques et des marques fortes. Nous on étaient les nouveaux. On est la seule création. Ça été difficile pour nous parce que les gens sont moins curieux, ils ont de la nostalgie. Dans les périodes un peu difficiles, il y a toujours de la nostalgie, donc ça n’était évident pour nous. Les gens allaient acheter les hits qui dataient de 15, 20 ans, les choses qu’ils connaissent déjà plutôt que de prendre le risque de voir un spectacle nouveau. C’est un risque. A priori il était plus facile pour moi de refaire Le Roi Soleil. J’aurai pris beaucoup moins de risques à faire Le Roi Soleil ou Mozart l’Opéra Rock.

Mais là en plus, vous avez à nouveau écrit le livret donc. C’est un besoin, une envie d’être impliqué dans le spectacle au-delà de la production seule ?

Oui. D’une part, et ça va faire prétentieux dit comme ça, il n’y a pas beaucoup de livretistes en France. Je n’en connais pas en tout cas. Et d’autre part, moi je fais aussi la musique sur mesure sur le livret donc j’ai besoin de maîtriser les 2. Je pense aussi que je que je connais tellement bien la mécanique d’un spectacle, pour qu’on ne s’ennuie jamais, qu’il y ait du rythme, des rebondissements… Voilà j’ai ça, c’est mon style. Le livret donne mon style. Depuis le Roi Soleil, par le livret je marque mon style. C’est important, et si demain je donne le livret à quelqu’un d’autre, il n’y a plus rien de moi, même si je fais la musique. Et puis ce doit être, d’après moi, la même personne qui fait le livret et la musique En touchant le livret je change la musique et en changeant la musique, je change le livret donc je l’adapte. J’adapte tout le temps l’un à l’autre. Donc il faut que je maitrise les deux. Mais je ne suis pas le seul à faire des beaux livrets ! Regardez Luc Plamandon, sur Notre-Dame de Paris il a assuré, c’est magnifique. C’est vrai, il y en a d’autres qui savent faire ça, mais différemment. Et puis c’est ma passion. On ne peut pas  pas me l’enlever, j’adore ça. Quitte à prendre des risques et à monter un projet risqué autant se faire plaisir. Quelquefois, des gens me disent « pourquoi tu ne donnes pas ça des musiciens ? » Ecoutez, prenez le risque et vous ferez aussi votre projet ! Ce qui me passionne, c’est être chez moi, imaginer le spectacle dans ma tête, la musique et l’écriture. Et ensuite donner ça à des magiciens comme Ladislas et Romain qui vous le transforment. C’est le pied de voir tout ce qui était dans ma tête, devenir réel. Surtout quand on a un metteur en scène de talent et un chorégraphe qui vous dit « oh la la qu’est-ce que c’est beau ! »

Etait-ce fidèle à ce que vous aviez imaginé ?

L’essentiel oui, mais il apporte quelque chose. Il ne respecte pas tout ce que j’imaginais sinon j’aurais mis en scène moi-même. Je pense être capable de mettre en scène mais je ne l’ai jamais fait parce que ce ne serait pas bien. Ce qui est beau c’est que quelqu’un qui a une vue artistique extérieure comme metteur en scène, vous apporte son univers. Et ça enrichit le propos. Les gens qui font tout, pour moi, c’est une erreur. Même quand j’écris le livret je travaille avec des gens, je co-écris. Quand j’écris les chansons, je coécris aussi, je travaille toujours en équipe. Sinon c’est trop chiant sur 2h, si vous avez la même personne tout le temps, présente partout. Donc le metteur en scène, apporte son univers. Parfois il trahit, il dément, mais toujours dans le côté positif.

Il amène quelque chose que vous n’auriez pas forcément vu ainsi ?

Oui et c’est son métier. Pas le mien. Il y a dans la mise en scène des choses que moi je n’ai pas vues. C’est ce qui est fort. Ca a bien fonctionné avec le chorégraphe et le metteur en scène. Si je l’avais mis en scène le spectacle aurait été beaucoup plus pauvre, moins bien. Mais il ne faut pas oublier Emmanuelle Favre qui a fait un décor exceptionnel, alors elle l’a fait aussi sur Starmania, mais là elle a fait encore plus fort. Ce décor, il est monstrueux ! Et Jean-Daniel Vuillermoz qui a fait les costumes. Et bien sûr Dimitri Vassiliu qui est incroyable aux lumières. C’est important, très très important, les lumières. Ça peut mettre en valeur. Mais des mauvaises lumières ça peut vous tuer un spectacle. Lui a réussi. Il faut lui rendre hommage… Je lui ai dit « je veux de la lumière partout » même si les autres me le déconseillaient. Mais ça doit être lumineux, solaire… c’est Versailles après tout!

C’est aussi ce que les gens veulent en cette période, non ?

Oui. Il a une vertu ce spectacle, les gens qui en sortent sont vraiment heureux. Et ils reviennent ! On a eu des records en un mois. Certains viennent 3 ou 4 fois, une personne est venue 7 fois !

Les spectacles « feel good » c’est ce dont les gens ont besoin en ce moment ?

Moi en tout cas c’est ce que je veux! Je fais ce dont j’ai envie. Je n’ai pas envie qu’on me rappelle que la vie est triste que le monde ne va pas. Si je paie, si je dépense de l’argent j’ai envie de me divertir et oublier.

Je voulais savoir une chose, vous avez fait plusieurs métiers avant d’en arriver à la production et la création des comédies musicales, mais si ça n’avait pas été le cas qu’auriez-vous rêvé de faire ?

Moi je suis un scientifique, je suis un geek, j’ai travaillé 3 ans dans la high-tech. J’adore tout ce qui est high tech, la science. Mais je n’aurais pas pu faire autre chose que ça, j’ai besoin de musique. J’ai grandi avec la musique. Après mes études je n’ai pas su ne pas rentrer dans une grande boîte et j’ai vécu la galère parce que je voulais faire de la musique. Je ne me voyais pas faire autre chose c’est dans mes gênes. J’aurais été très malheureux. Mais il est vrai que j’aurais pu faire autre chose que les comédies musicales.

Mais en lien avec la musique ?

Oui en lien avec la musique de toute façon. C’est vital pour moi et quand je suis trop longtemps loin de la musique, je ne suis pas à 100% épanoui. J’ai fait des études scientifiques pour rien (rires) Voilà ! J’aime la musique. Mais j’aime les maths aussi ! (Rires)

La dernière question est ma « tradition » : Vous faite énormément d’interviews et peut-être que l’on vous pose souvent les mêmes questions. Donc : quelle est la question que l’on ne vous pose jamais en interview et à laquelle pourtant vous aimeriez répondre ?

Je réfléchis… Alors…ce serait peut-être « De tous vos spectacles, quel est votre spectacle préféré ? »

On ne vous le demande jamais ? J’aurai pensé le contraire et j’ai évité cette question (rires)

Je réfléchis encore… »le projet que j’aurai aimé réaliser, produire? » Alors j’aurai été Brian Epstein et j’aurai découvert The Beatles. Ca aurait été mon rêve absolu, être à sa place ! Quand on pense à ces 4 jeunes qui galeraient dans un bar, que personne ne voulait signer… Être celui qui s’est battu pour eux, et en a fait le groupe de l’histoire. J’aurai aimé être Brian Epstein !

Et pour en revenir à la première question, parmi les spectacles que vous avez fait, celui que vous avez préféré ?

Alors, c’est très dur, de dire parmi ses plusieurs enfants, lequel on préfère ! (Rires) Ce que les gens me disent c’est que Molière est mon plus beau spectacle, mon meilleur spectacle. Ce sont soit les gens du métier, soit les gens qui me suivent depuis très longtemps qui me le disent.

Vous nous disiez dans cet interview que vous vous êtes servi, pour Molière, de tout ce que vous avez mis dans les autres, il y a donc une logique.

Voilà, il y a tout ce que les gens ont aimé avant, avec des choses nouvelles et surtout, c’est celui où j’ai mis le plus de moi-même. S’il y a de l’émotion c’est parce que j’ai fait quelque chose de sincère, de vrai. Je n’ai pas triché. Toute mon histoire est dans Molière.

Je crois que pour ceux qui hésitaient encore cette réponse suffit à donner définitivement envie de découvrir votre spectacle !

Merci beaucoup à Dove Attia pour cet échange!

Interview réalisée par Karine.